Des danseurs d'exception... Chicho y Juana!

Ce dimanche soir, nous fûmes avec Jérôme à la Villa Malcolm pour une milonga. Rien de bien particulier jusque-là. Et pourtant, ce soir-là, un invité très spécial était de la fête: Mariano "Chicho" Frúmboli et sa partenaire Juana Sepúlveda. Ce sont des danseurs de renommée internationale que j'adore et admire! Notre professeur de tango en Suisse n'arrêtait pas de nous montrer des vidéos de lui et on est bien vite devenu fan! Autant dire que lorsque l'on a appris qu'il viendrait faire une démonstration à une milonga proche d'ici, il n'a pas fallu attendre longtemps pour que l'on réserve notre table! La milonga était bien évidemment pleine à craquer, la piste bondée ce qui oblige danseurs et danseuses à danser sur un tout petit espace, simplement, en faisant de petits pas et sans user de mille et une fioritures et figures. 

Chicho est un danseur argentin qui vit à Paris sauf erreur et qui donne des séminaires et démonstrations à travers le monde! Certains l'auront peut-être aperçu récemment dans un film francophone nommé "Tango Libre" (2012) où il joue "l'Argentin", prisonnier donnant des leçons de tango à ses codétenus. Chicho était plutôt dans le monde du rock auparavant, ce qui se voit de près à son style. Il est tombé amoureux du tango argentin et n'a plus quitté ce monde depuis! 

Trêve de bavardages et place au show! Ils nous ont laissé bouche-bés avec cinq danses: quatre tangos et une milonga. Il faut savoir qu'absolument tout est improvisé, chaque tango qu'ils dansent est une création artistique en elle-même ce qui rend le spectacle d'autant plus merveilleux! A noter que je n'ai pas pris les vidéos, pour une fois j'ai décider de profiter entièrement du spectacle au lieu de le regarder sur l'écran de mon appareil! 

La danse qui fût la plus impressionnante à mon avis, et à l'avis des autres au vu de l'applaudimètre, était sans conteste la milonga. Je ne peux que rêver danser comme cela un jour, c'est fantastique! Je vous laisse admirer le spectacle...

Après le spectacle, la milonga continue, la piste se vide petit à petit et l'on reste jusqu'à la fin. Chicho était encore de la fête et on en a profité pour aller lui taper la causette et prendre une petite photo! 

Les mecs! (dixit Chicho)

La Boca

Ce dimanche, j'ai eu le plaisir de retrouver Jérôme pour un petit tour à San Telmo et la Boca. Jérôme est un ami de Suisse qui était dans le même cours de tango pendant près de deux ans! Il était en Argentine avec sa famille pour un mariage et avant de partir, on s'est retrouvé à Buenos Aires pour visiter un peu et surtout pour aller à une milonga le soir!

A l'entrée de Caminito 

Nous avons donc commencé notre petit tour par le quartier de San Telmo dont je vous avais déjà parlé auparavant. Il y a une rue très touristique avec de nombreux marchands, des musiciens et quelques danseurs de tango à l'air libre. Nous prîmes ensuite le colectivo direction la Boca pour visiter le célèbre Caminito, minuscule rue très touristique mais qui vaut le détour!

Chaque restaurant a ses danseurs de tango

La Boca, qui signifie la Bouche en espagnol, est le quartier des immigrants. Il doit son nom à sa situation géographique à l'entrée de la ville en venant par la mer. C'est un quartier où de nombreux immigrants très pauvres se sont installés, n'ayant pour ainsi dire que le billet de bateau comme bagage à main et espérant une vie meilleure de l'autre côté de l'Atlantique. Il faut savoir qu'il y a eu des vagues d'immigrations de plusieurs millions de personnes à plusieurs reprises. Immigrants italiens, espagnols, allemands, ou même suisses.

La plupart ont même des chanteurs et musiciens

La Boca est le quartier où joue la célèbre équipe de football des Boca Juniors et son fameux stade de La Bombonera. Diego Maradona y a d'ailleurs joué dans les années 80! J'espère pouvoir aller voir un match là-bas un jour!

Il y a plusieurs petites enclaves avec de chouettes peintures et boutiques de souvenirs.

La rue de Caminito est sans conteste la plus célèbre de la Boca. C'est une minuscule rue où toutes les façades sont peintes de couleurs vives ce qui donne un charme exceptionnel à cet endroit. On dit qu'à l'époque, lorsque les bateaux étaient repeins et qu'il restait un peu de peinture, elle était utilisée pour peindre un bout de façade d'un bâtiment. Je ne sais pas si c'est vrai mais le résultat est un quartier tout bariolé!

Saurez-vous devinez qui sont ces personnages?

Le tango s'est beaucoup développé dans les bas quartiers de la Boca, à l'époque où c'était une danse reniée de la haute société. On y trouve donc de nombreux danseurs et danseuses de tango dans toute la rue de Caminito qui danse pour quelques pièces ou propose de poser avec eux. Chaque restaurant a également ses danseurs pour le plus grand plaisir des clients. Ca serait cool comme job d'été non? Reste plus qu'à travailler un peu plus...!

Un joueur de Bandoneón

Les maisons de cette partie de la Boca sont toutes colorées! 

Moi-même, Diego et Jérôme

Vous voulez des souvenirs? 

Une partie des paroles du tango "Caminito"

Caminito est également célèbre pour un tango chanté par Carlos Gardel, véritable légende de l'histoire du tango. Ci-dessous vous pouvez écouter ce tango. C'est d'ailleurs intéressant de savoir que le Caminito de la chanson n'est en fait pas le Caminito actuel!

Tigre

Tigre est une petite ville au nord de Buenos Aires que les porteños (habitants de Buenos Aires) aiment aller visiter en été pour se reposer et échapper à l'étouffement de la ville. C'est une petite ville tranquille tout au sud du delta du Rio Paraná. Il est possible de faire un tour en bateau pour voir les maisons sur pilotis et apercevoir la vie de ces gens qui ne peuvent se déplacer qu'avec leur embarcations. 

Pour ma part, je me suis simplement promené dans la ville, flânant au bord de la rivière et me baladant dans les rues assez chic je dois dire. J'imagine que ce sont plutôt les gens fortunés qui s'installent là-bas au vu des maisons qu'il y avait.

De nombreuses maisons sur pilotis peuvent être vues à Tigre!

On y trouve quelques chouettes musées dont le musée d'art qui était bien entendu fermé pour rénovation mais dont l'architecture vaut à elle seule le coup d'oeil!

Musée d'art... fermé jusqu'en mars!

Plus étonnant et unique est le musée du Maté, cette boisson typique du sud de l'Amérique du Sud (Argentine, Uruguay, Paraguay et sud du Brésil). Ici, c'est une vrai institution et les argentins en consomment des millions de kilos chaque année! L'argentine en produit d'ailleurs 310'000 tonnes! Une partie est exportée... au Liban et en Syrie. Ce serait des immigrants retournés au pays qui aurait rapporté la tradition chez eux ce qui est assez étonnant.

Musée du Maté, le seul au monde apparemment 

Dans ce musée, on y trouve toute sorte de récipients, théières, bombillas (la petite paille pour boire le maté sans boire les herbes avec), de toutes les formes et toutes les couleurs.

C'est chou, non? 

Une énorme variété de maté! 

Un club de rame sauf erreur

Un autre point d'intérêt de Tigre est son parc d'attraction, el Parque de la Costa! On y est allé un autre jour, c'était bien le délire! Il n'avait pas grand-chose à envier à d'autres parc d'attractions! Bien sûr, les files d'attentes n'étaient pas les plus courtes on va dire, on est en Argentine tout de même et c'était un jour férié! On s'est bien éclaté en tout les cas!

Au parc d'attraction!

Milongas

Milonga... Genre musical et son style de danse l'accompagnant, mais aussi lieu où l'on danse le tango. La milonga est un lieu particulier où l'on respecte certains codes, surtout dans les milongas plus traditionnelles. Les tables entourent la piste de danse et les chaises sont orientées vers les danseurs. En général, les femmes sont à leur table d'un côté de la salle, les hommes de l'autre. Ici, l'homme invite une femme à danser d'un regard, avec un petit hochement de tête qui invite à se retrouver sur la piste pour commencer à danser un tanda. La femme accepte d'un petit hochement de tête également, ou peut bien sûr refuser et simplement regarder ailleurs. Cela évite bien des embarras car personne n'a vu le refus! 

La Piccola Milonga, petite mais très authentique!

La tanda est une suite de 3 à 5 tangos que l'on danse avec la même partenaire, jusqu'à l'arrivée de la cortina, une petite musique rien à voir indiquant la fin de la tanda et la séparation des partenaires. Tous le monde retourne à sa table laissant la piste libre et la possibilité à chacun de s'inviter du regard à travers la salle.

En dansant, tous le monde tourne autour de la salle du même sens, et personne ne reste au milieu et en général on ne se dépasse pas, du moins en théorie! On y danse bien sûr du tango mais également de la valse et de la milonga. Mais la valse se danse bien différemment qu'en Europe car elle se danse plutôt comme un tango avec un rythme un peu différent. La milonga quant à elle est une musique plus rapide et dont le rythme est plus marqué que le tango.

La Catedral, un poil plus informel mais le lieu est enchanteur!

On trouve à Buenos Aires des milongas tous les soirs, pas d'excuses donc pour ne pas aller faire quelques pas de danse! Certaines milongas sont très authentiques et toutes les règles sont appliquées à la lettre. D'autres, plus informelles et souvent plus jeunes, sont moins à cheval sur les règles d'invitation et les femmes peuvent également inviter les hommes. 

Finalement, en fin de soirée (tout du moins à celle où je suis resté jusqu'à la fin!), les gens se mettent à danser le folklore des campagnes: le chamamé. Le folklore urbain est le tango, le folklore campagnard est le chamamé qui est en fait bien plus dansé en argentine que le tango! Pas à Buenos Aires mais apparemment partout ailleurs!

C'est tout pour le moment, je ferais bien d'autres articles sur le tango, la milonga, la valse, les milongas et autres danses!

Cementerio de Recoleta

Recoleta, quartier un peu au Nord d'où je vis où vit la classe aisée de Buenos Aires. A l'époque, une terrible épidémie de fièvre jaune s'est propagée dans toute la ville ce qui a poussé les riches citoyens des quartiers de San Telmo et Monserrat à se déplacer plus au Nord, dans le quartier de Recoleta. Aujourd'hui, c'est un quartier assez riche et de nombreuses ambassades étrangères y sont présentes. Mais le quartier est surtout connu pour son cimetière où les familles aisées et importantes y sont enterrées. Présidents, généraux, riches citoyens, et j'en passe ont ainsi leur dernière demeure dans ce cimetière.

Les "rues" du cimetière de Recoleta

Le cimetière est organisé comme une petite ville, avec une place principale d'où partent plusieurs rues. Les mausolées sont quasi tous de la taille d'une petite maison ce qui donne vraiment l'impression d'une cité des défunts... Les petites ruelles ombragées donnent un aspect tout particulier à cet endroit.

L'entrée du cimetière

L'entrée du cimetière est une oeuvre d'art à elle seule. Le portiche est splendide et contient un message des vivants aux morts à l'extérieur - Requiescant in pace - et des défunts aux vivants à l'intérieur - Expectamus Dominum.

Oh vous qui nous pleurez
Ne vous laissez pas abattre par la douleur
Regardez la vie qui commence
Et non celle qui s'est terminée

PS: Plus de photos ici!

Plaza General San Martín

La place San Martin est à quelques rues de chez moi, dans le quartier juste au Nord du mien. On y trouve un joli petit parc et la statue du général San Martin qui était le leader principal de la révolution contre l'Espagne pour la sud de l'Amérique du Sud. Tout autour de la place se trouve plusieurs bâtiments d'importance tel que la tour Kavanagh. 

Edificio Kavanagh, l'un des plus haut bâtiment de la ville!

La légend raconte que Corina Kavanagh (celle qui fît construire le bâtiment), venait d'une famille riche mais pas de la noblesse. Elle était amoureuse du fils d'une famille riche et aristocratique qu'elle ne pût épouser à cause de son statut. Cette famille possédait un palace et une église autour de la place San Martin et pour se venger, Corina aurait fait construire la tour de manière à ce qu'on ne puisse pas voir l'église depuis le palais familiale, juste pour emmerder la femme de son amoureux! C'est beau, non?

Monumento del Libertador José de San Martín

Plata

Jonas, mon ancien colocataire suédois travaillant pour Médecin Sans Frontières, m'a mis en contact avec José, l'un de ces amis argentin. José est un sacré personnage, il vient de Salta au Nord du pays et a travaillé en tant qu'ingénieur en communications pour des compagnies pétrolière. Il a accessoirement été parachutiste dans les années 50, période bien mouvementée de l'histoire argentine avec de nombreux coups d'état et révolutions. Bref, il m'a invité à aller faire un tour à Plata, une petite ville au sud de Buenos Aires pour rencontrer quelques amis.

José y Marino

Direction La Plata donc avec le colectivos (bus public) où on rencontre tout d'abord Cesar, architecte dont le grand-père a émigré de Suisse dans les années 20. Personnage assez fou dont la maison ressemble à un vrai musée! Il travaille beaucoup sur des projets sociaux et écologique tout comme sa mère qui a fait eu l'idée de racheter les armes des jeunes de la rue et faire une oeuvre d'art avec les armes détruites.

On rejoint ensuite un autre ami de José, Marti, écologiste à l'allure impressionnante mais très intelligent! L'un de ses amis, Marino, argentin travaillant au Paraguay pour une association de reforestation, nous rejoint également. Après quelques bières et un bon repas, on va rendre visite à un autre ami - ça ne s'arrête pas! - qui a une exploitation agricole à 100km au Sud de Plata. 

Marti

Nous sommes accueilli à la ferme par Hugo et Pedro, un ami de Hugo (c'est dur à suivre parfois!). Hugo vit de façon très rudimentaire, cuisinant tout avec un petit feu à l'extérieur. On y boit le Maté, boisson infusée typique de certaines régions d'Amérique du Sud, pendant des heures! Je retournerais peut-être un week-end là-bas pour voir un peu plus de la campagne argentine, à cheval qui sait!

Un día al campo

Le Maté se boit avec une petite paille métallique 

Un día al campo

Hugo, propriétaire de l'estancia

Un día al campo

Retour tard le soir avec José et Maurino. Maurino m'a gentiment invité à lui rendre visite à Misiones, plus au Nord de l'Argentine, à la frontière avec le Paraguay et le Brésil. C'est tout proche des fameuses chutes d'Iguazu. Je lui rendrais probablement visite dans un ou deux mois!

Expanish

Mais je ne suis pas à Buenos Aires pour faire que uniquement le touriste! Je prend des cours d'espagnol le matin à l'école Expanish, au centre de Buenos Aires. Ma classe est très sympa et le prof également, on a quelques suisses, un français, un italien, une américaine et deux allemands. A vrai dire, il n'y quasi que des suisses et des brésiliens dans l'école! Je pense progresser gentiment, en tout cas l'accent argentin est vite venu!

Ma classe à l'école Expanish

A l'arrivée à l'école, on fait un petit examen écrit et on parle un peu à un prof pour qu'ils puissent décider dans quel niveau on devrait aller. Ca marche plutôt bien je crois et les gens de ma classe ont plus ou moins le même niveau. L'école organise aussi plusieurs activités culturelles gratuites comme des cours sur l'histoire de Buenos Aires ou du Tango ainsi que des sorties en villes ou dans des parcs.

Plaza de Mayo

L'un des lieux importants de Buenos Aires est la Plaza de Mayo. A l'époque, l'Argentine faisait partie de l'Espagne et gouvernée par le Vice-Roi. En 1810, Napoléon a botté les fesses à Ferdinand, le Roi d'Espagne. La nouvelle s'est propagée à vitesse éclair et 3 mois plus tard, lorsque les argentins ont enfin lu leurs e-mails, ils se sont dit qu'ils pouvaient bien botté les fesses au Vice-Roi aussi et se gouverner eux-mêmes! Les événements qui amenèrent à ce changement de gouvernement eurent lieu sur cette place fin mai 1810, d'où le nom de la place.

Plaza de Mayo avec la Casa Rosada et la Pirámide de Mayo

A cet endroit se trouve la Casa Rosada, ou Maison Rose, équivalent de la Maison Blanche si j'ai bien compris. Sur la photo, il y a également Pirámide de Mayo qui est le plus ancien monument national et qui fût ériger un an après les événements de mai 1810 en l'honneur de la révolution.

Descente du drapeau

Aujourd'hui, il y a beaucoup de manifestation pour un peu de tout et de rien sur la Plaza de Mayo. Apparemment sans beaucoup d'effets selon les argentins à qui j'ai parlé de ceci...

Lieu de revendications et de manifestations

Et de commemorations, ici pour les soldats mort pour la guerre des Malvinas

Buenos Aires: premières impressions

Voici enfin quelques nouvelles de cette première semaine en Argentine! Je vis donc dans le quartier de "Centro", au... centre de Buenos Aires à deux pas de l'obélisque et de la calle Florida. Certains coins  comme la Plaza de Mayo, Plaza San Martin ou autres, sont vraiment jolis avec de très beau bâtiment coloniaux de style français (énormément dans mon quartier), anglais ou espagnols. D'autres coins ont vachement moins de charme et c'est vrai qu'on est dans une ville gigantesque, un peu anarchique par endroit et assez bruyante. Ca ne me gêne pas plus que ça à vrai dire mais une petite balade à pied en ville peut vite devenir assez éprouvante! Les transports sont faciles à utiliser entre les 5 lignes de métro et surtout les innombrables lignes de bus, ou colectivos, qui fonctionnent 24h sur 24. Faut juste éviter les colectivos non-climatisés aux heures de pointes... 

Niveau sécurité, je n'ai eu aucun soucis et ne me sens vraiment pas en insécurité, même de nuit car il y a en général pas mal de monde dans les rues même très tard. Il y a juste le quartier de la Boca à éviter apparemment même de jour.

La Bandera Argentina