mardi 4 juin 2013

En jeep dans le Sud-Ouest : le Lipez


Le Salar de Uyuni. Ce vaste désert de sel est l’un des immanquable de tout séjour en Bolivie. Différentes formules en jeep sont proposées pour aller visiter cette merveille de la nature. Nous optons pour un tour de quatre jours en jeep au départ de Tupiza qui nous emmènera tout d’abord dans le Sud-Ouest bolivien pour admirer volcans, geysers, lagons et flamands roses avant de nous remonter plus au Nord pour rejoindre le Salar de Uyuni.

Nous sommes donc quatre touristes dans notre jeep accompagnés de notre guide-chauffeur et de notre cuisinière. La deuxième jeep emmènera quatre autres voyageurs et un autre guide-chauffeur. A peine le tour commencé, nous sommes déjà ébahi par la beauté des paysages environnants. Nous admirons tout d’abord El Sillar, des formations rocheuses dignes des paysages lunaires.

El Sillar 
Et de l'autre côté de la route!
Nous continuons ensuite notre route à travers les hauts-plateaux boliviens où nous croisons de nombreux et gigantesques troupeaux de lamas. L’élevage de lamas est la principale source de revenus de la région du Sud-Ouest pour sa viande et sa laine.

Lamas

Il est pas chou le bonhomme?
Au milieu de ces centaines de lamas, nous avons la chance de rencontrer une petite troupe de vigognes, un proche cousin du lama au pelage court mais d’une qualité exceptionnelle. La laine de cet animal est la plus chère du monde, 500$ le kilo, de par sa qualité phénoménale et sa rareté. Toutes les vigognes en Bolivie sont sauvages et la chasse est interdite. Assassiner l’un de ces animaux vous vaudra une peine de prison de 5 ans. La laine est récoltée en été, lorsque la température est plus modérée, en attrapant une vigogne sauvage avant de la relâcher après la tonte.
 
Vigognes

Nous nous arrêtons dans un modeste petit village pour le repas de midi. Ici, les habitants disposent des commodités de base comme l’eau courante et l’électricité ainsi que des écoles primaires. Les enfants qui souhaitent continuer leurs études se rendent à Tupiza. Les villageois vivent de l’élevage de lama et des mines. Malheureusement, le futur de ce village-ci n’est pas de bon augure. En effet, toute l’économie du village était basée sur le bon vouloir d’une seule compagnie chilienne qui s’occupait des mines et de l’élevage de lamas. Malheureusement, cette entreprise a quitté les lieux du jour au lendemain, laissant les villageois démunis et dans l’incompréhension. Néanmoins, cela ne semble pas enlever le sourire chez les habitants de ce village.

Estrellita le bébé lama!
Nous continuons notre route pour arriver au village de San Antonio de Lipez. En plus de l’élevage de lamas et des mines, ce village survit grâce à l’hébergement de touristes pour les tours se rendant au Salar. En réalité, le village original de San Antonio de Lipez se trouve à quelques dizaines de kilomètres de là… Tout comme Potosi, ce village a une histoire tragique, à l’image de toute l’histoire de la colonisation espagnole sur ce continent. La petite montagne à côté de l’ancien village regorge de minéraux précieux que les avides espagnols n’ont pas tardé à exploiter. Mettant en esclavage des milliers de locaux, ils forçaient les hommes à rester un mois dans les mines sans accès à la lumière du jour avant de les laisser remonter à la surface pour une petite journée pour retourner en enfer le lendemain. Les hommes mourraient dans les mines, et les femmes et les enfants étaient battus ou violés dans le village… On dit que les esprits des victimes de toutes ces tortures et de tous ces meurtres hantent le village depuis cette époque. Ils auraient rendus fous leurs assassins, les tourmentant durant leur sommeil au point que le village fût abandonné et reconstruit à son emplacement actuel. Malgré leur beauté, ces ruines sentent la mort et la souffrance…
 
San Antonio de Lipez
Ville fantôme...
Bâtisse la plus récente en face de la riche montagne
Sur une note plus positive, nous admirons le coucher du soleil sur la Laguna Morejón en compagnie de notre groupe. Dans notre jeep, nous sommes accompagné d’une française vivant en Australie et d’une allemande vivant à Santiago au Chili. Dans l’autre voiture se trouvent deux anglais allant vivre à Singapour prochainement et un français et sa petite-amie finlandaise faisant un exceptionnel tour du monde. Nous terminons la journée dans un petit blède du doux nom de Quetena Chico, qui est passage plus grand que l’autre village du nom de Quetena Grande. Comme nous logeons à près de 4000m d’altitude au début de l’hiver, la nuit est glaciale et notre hébergement n’a évidemment pas de chauffage… 


La troupe de notre jeep!
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